Dans sa petite enfance, mon fils détestait quitter un endroit. Alors je commençais à redouter le moment de partir. Je me demandais, « comment vais-je le préparer pour partir? » Peu importe combien de temps on restait, il pleurait à chaque fois.
Vous-ai je dit que j’étais épuisée à la fin ?
Je comprends la difficulté de poser des limites. Il n’est pas facile de voir son enfant souffrir. C’est encore pire lorsqu’on a l’impression que c’est nous qui les faisons pleurer en les forçant de quitter le parc.
Alors c’est quelque chose que j’expérimente encore. Trouver l’équilibre entre poser mes limites claires, laisser du temps à mon enfant et lui proposer de la compréhension et de l’empathie lorsqu’il est triste.
L’approche montessorienne (contre une approche permissive ou autoritaire)
Peut-être avez-vous lu ma dernière newsletter qui traite de comment parler en utilisant un style Montessorien. Nous cherchons toujours le moyen d’éviter de dire non à notre enfant et ce que nous pouvons dire à la place. (Si vous voulez le lire, cliquez ici).
Alors, peut-être vous vous dites « Si je ne peux pas dire « non » à mon enfant, dois-je lui permettre de faire ce qu’il veut ? » Et ceci à mon détriment, car il pompe complètement mon énergie au fur et à mesure que j’essaie de répondre à ses besoins.
Mais, l’approche Montessorienne n’est ni « permissive » ni « autoritaire ». Il s’agit en effet d’une approche où les enfants bénéficient de la liberté à l’intérieur de limites claires et cohérentes.
Cela implique que nous sommes bienveillants, respectueux et compréhensifs en guidant nos enfants.
Alors aujourd’hui nous allons nous plonger dans les situations délicates où nous avons besoin de poser des limites et celles où il s’agît de sécurité physique.
Et si l’on ne dit plus « non », qu’est-ce que l’on va dire?
Vous pouvez cliquer pour télécharger ce résumé en format PDF poser-des-limites1-2
Regardons de plus près ce qui m’aide à fixer mes limites :
- Clairement
Argh… Je vais utiliser les mots « clair » et « cohérent ». Je sais que c’est très difficile. Un jour, nous avons beaucoup de patience. Et le lendemain, nous sommes fatigués et nous nous sentons agités nous-mêmes.
Alors j’ai trouvé que ça aide d’avoir des règles claires à la maison. Pas trop… Pour éviter les grimaces de nos enfants lorsque nous en sortons la liste… Mais juste assez pour être clair sur ce qui est important chez nous.
Quelques exemples :
« Dans cette maison, nous sommes aimables »
« Nous mangeons à table »
« Des jeux moins doux nécessitent le consentement mutuel » (j’ai aussi utilisé cette règle avec de jeunes enfants qui comprennent ce que je veux dire même s’ils ne comprennent pas chaque mot)
« Utilisons nos mots, pas des gestes »
- Avec amour
Poser ses limites avec amour veut dire que:
- Nous nous mettons à sa hauteur;
- Nous utilisons une voix ferme, mais aimante;
- Nous traversons la pièce au lieu de lui crier notre message de là où nous sommes;
- Nous gérons notre propre colère en premier (pensons à respirer ou à quitter la pièce si besoin);
- Nous proposons respect et empathie lorsqu’il est triste/en colère/frustré, etc: et
- Nous sommes là pour le tenir dans nos bras ou le maintenir en sécurité s’il perd le contrôle.
Par exemple lorsqu’il est triste de quitter le parc, en partant, en pleurs, nous pouvons lui dire,
« Tu aimerais pouvoir rester au parc. Tu t’amusais tellement ».
- Avec raison
Parfois, un enfant nous demande « pourquoi ? » et nous répondons « parce que c’est comme ça ».
Même si nous sommes vraiment fatigués et nous nous sommes répétés encore et encore, je pense sincèrement qu’il est important que chaque limite ait une raison d’être et que nous soyons en mesure de la communiquer à nos enfants.
Par exemple,
Je ne peux pas te laisser me taper. Ma sécurité m’est chère. Mais tu peux taper cet oreiller à la place.
- Avec en tête son âge et ses capacités.
La part de liberté (et limites) va dépendre de l’âge et de la capacité de l’enfant. Les limites que nous posons devront être changées au fur et à mesure que notre enfant grandit. Généralement au fur et à mesure qu’il se montre davantage responsable.
Nous avons tendance de fuir la négociation, car nous aimons avoir le contrôle. Je ne dis pas de négocier lorsqu’il est en train de se jeter par terre pour obtenir ce qu’il veut. Mais -particulièrement avec les enfants plus grands- s’ils ressentent le besoin de changer une règle de la maison, alors on devrait pouvoir en discuter afin de trouver le moyen de contenter tout le monde.
Par exemple -un enfant de deux ans pourrait choisir entre deux habits convenables pour la saison, alors qu’un enfant plus grand pourra de façon plus large choisir les vêtements qu’il veut mettre.
Un enfant qui a deux ans doit tenir la main d’un adulte dans la rue, alors qu’un enfant plus grand apprend à traverser la route tout seul.
- Travailler ensemble
L’être humain aime se sentir autonome et libre, les enfants aussi. Alors quand nous râlons et essayons de tout contrôler, nos enfants cherchent à se rebeller ou à se conformer. Et si, au lieu de ça, nous travaillons avec nos enfants pour trouver le moyen de répondre à leurs besoins et aux nôtres.
Par exemple :
« On dirait que tu as besoin de grimper et j’ai besoin d’assurer ta sécurité . Je ne sais pas encore comment, je veux répondre à ces deux besoins . »
C’est impressionnant la créativité qui émerge lorsque nous travaillons ensemble avec nos enfants sur les limites à poser. Essayez ! Vous serez peut-être surpris.
- Pour assurer sa sécurité
Lorsqu’il est question de sécurité, soit dans la rue, soit à proximité un four chaud ou d’une source d’électricité, il n’y a pas de place pour un manque de clarté ou de l’approximation.
Nous pouvons leur expliquer la règle tout en les éloignant physiquement afin qu’ils comprennent que « ne touche pas » veut vraiment dire « éloigne-toi de cet objet » ou « reste sur le trottoir » veut vraiment dire ne vas pas sur la route.
Nous devrons beaucoup nous répéter, car ils vérifient que la règle s’applique à chaque fois. Mais quand nous les enlevons physiquement, ils comprennent notre message plus clairement.
N’oubliez pas !
Lorsque nous posons des limites, il est important d’être vraiment en lien avec son enfant. Si nos enfants ne respectent pas les règles, nous devons faire un retour en arrière et commencer à remplir le réservoir émotionnel de nos enfants afin de reconstruire les liens.
Et si nous posons une limite et l’enfant fait un caprice, allez voir comment gérer les caprices ici.
J’aimerais que vous essayiez tout ceci et que vous me fassiez un retour sur comment ça se passe ! Ou si vous avez d’autres façons de poser des limites qui pourraient nous être utiles…
Simone Davies a écrit cet article pour son blog www.themontessorinotebook.com. Simone est une éducatrice diplômée AMI qui vit à Amsterdam. Elle partage ses astuces pratiques pour une éducation positive. Elle propose des ateliers pour parents au Jacaranda Tree Montessori.
Elle m’a gentiment autorisée à traduire ses newsletters qui traitent de: ce que l’on peut dire à la place du « non », comment gérer les situations délicates, et remplir le réservoir émotionnel que je mettrai rapidement derrière les liens correspondants (qui pointent vers la version anglais pour l’instant).
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