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4 janvier 2018 by Andrea Leave a Comment

L’éducation Montessori dans l’âge digital

Et la technologie là-dedans ?

Oui, nous vivons dans un monde hyper connecté. Nous avons sans cesse nos smartphones, tablettes, ordinateurs et téléviseurs dans notre champ de vision. (Moi la première !) Et alors, qu’en est-il pour nos enfants ? La technologie a-t-elle sa place dans les classes de nos enfants ?

J’ai lu un article très intéressant à ce sujet sur le site du Child Development Institue of the Redwoods (CDIR), coécrit par Aubrey et David Hargis.

Cet article faisait référence à la beauté du matériel Montessori que l’on trouve dans toutes les ambiances Montessori dans le monde. Il décrit comment il est installé avec soin sur les étagères et comment les éducateurs poursuivent leur rôle d’observation des enfants qui s’en servent. Il souligne le fait que dans les classes, il n’y a pas de place pour la technologie et que l’utilisation de celle-ci est loin de connaitre le même engouement que dans certaines écoles traditionnelles.

En effet, savoir comment faire est parfois un casse-tête. Les avancées réalisées par la technologie font qu’il existe des applications pour (presque) tout.

Alors voici un paragraphe de cet article choisi, traduit et publié avec autorisation :

Ce qui change, et ce qui reste pareil

Maria Montessori n’avait pas conscience des prouesses technologiques énormes qui auraient lieu dans les années après sa mort (1952), mais elle était catégorique sur le fait que l’apprentissage des idées abstraites passait par la main de l’enfant qui manipulait des objets concrets.

Je soupçonne que, si le Dr Montessori était encore vivante aujourd’hui, elle approuverait l’utilisation limitée de la technologie. Comment pourrait-elle ne pas être étonnée par les connexions sociales globales ? Aujourd’hui, des grands-parents peuvent communiquer par vidéo avec leurs petits-enfants éloignés. Un futur parent peut chercher des astuces pour préparer l’environnement de son nouveau-né. Un étudiant peut faire des recherches sur les îles Galapagos, non seulement par la lecture de livres, mais aussi en regardant la vidéo d’une famille en vacances décrivant ce qu’elle voit et ressent. La technologie nous offre tant de possibilités pour enrichir notre exploration et connexion avec le monde. La plupart d’entre nous voient ceci comme une complémentarité à l’environnement éducatif.

Alors, comment savoir ce qui est approprié ?

Il n’y a aucun doute, nous disposons d’une quantité immense d’inventions technologiques à utiliser avec les enfants. En tant que parent et éducateur, il est de notre responsabilité de décider comment elles peuvent ou pas s’intégrer dans notre philosophie éducative. Nous devons être particulièrement prudents lorsque nous « régurgitons » simplement des techniques d’enseignement éprouvées et des moyens de manipulation dans un format virtuel.

Ce qui semble être la même activité peut ne pas nourrir réellement l’engagement total des sens de l’enfant, ce qui est un critère non négociable dans tout matériel conçu pour la petite enfance.

Nos enfants méritent que nous questionnions constamment la validité éducative de tous les objets connectés dans leur environnement. Il n’y a qu’une seule voie vers la connaissance collective de ce qui est utile ou un obstacle au développement de l’enfant, et c’est par l’observation continue des enfants eux-mêmes.

 

Aubrey Hargis, M.Ed.

Aubrey Hargis est la fondatrice et présidente du CDIR. Elle conseille et coache les parents/éducateurs à la recherche de techniques douces et efficaces. Elle a un Master en Éducation et est diplômée de l’American Montessori Society. Pour lire son article complet en anglais c’est ici : https://www.childoftheredwoods.com/articles/mont-tech-fit et sa biographie complète c’est ici : https://www.childoftheredwoods.com/about/.

 

 

Que ce soit à la maison ou à l’école cette question de la présence et de l’utilisation des écrans se pose.

Si vos enfants sont dans une école Montessori, je suis quasi certaine que la question de la présence d’écrans à l’école ne se pose pas.

Il existe énormément d’informations sur le web concernant la consommation d’écrans chez nos enfants. Je trouve le guide Maîtrisons les écrans très utile : http://www.yapaka.be/ecrans.

Pour aller plus loin dans l’observation à la maison :

·         Quelle est la présence des médias (écrans/radio) chez nous ?

o   Regardez et notez sur une journée la présence de la télévision dans la pièce de vie ou la radio en voiture si vous y passez du temps avec vos enfants. Vous serez peut-être étonné dans un sens comme dans l’autre.

·         Mon enfant est-il en âge de contrôler s’il veut regarder/entendre ce qui se passe ?

o   Avant de pouvoir marcher, nos enfants subissent nos images/émissions télévision/radio sans pouvoir s’en éloigner. Lorsqu’ils savent marcher, ils n’ont pas encore l’idée/le réflexe de s’éloigner d’images qui peuvent choquer.

o    En effet, au fur et à mesure qu’il grandit, et s’il est accompagné dans ses découvertes, il sera de plus en plus outillé pour faire face aux contenus qu’il perçoit.

·         Qu’est-ce que je peux mettre en place pour diminuer son exposition aux images/mieux choisir ce qu’il voit ?

o   Peut-être vous avez déjà tout mis en place pour ne pas faire subir à votre enfant les émissions de « grands ». Maintenant, il vous reste à gérer le temps qu’il passe sur les écrans pour regarder/jouer/communiquer avec ce que vous aurez choisi comme étant adapté à son âge.

N’oublions pas qu’il compte sur nous pour montrer l’exemple et le chemin.

Personnellement, je suis convaincue que rien ne remplace le fait de toucher une tour rose, de pouvoir vivre la différence de dimensions de chaque cube, de passer du temps à toucher le sable, à verser et à explorer son environnement. La gestion du digital demande réflexion et adaptation au fur et à mesure que nos enfants grandissent.

Je suis certaine qu’en prenant le temps de nous questionner sur l’utilisation que nous faisons du digital, sur comment permettre à nos enfants d’en faire une utilisation adaptée à notre philosophie éducative, et en les observant, nous profiterons de ce que la technologie a de mieux à nous offrir.

Merci à Delphine Marquant pour sa relecture de cet article.

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